Des artisans engagés!

Le Comptoir des Talents vous présente des artisans professionnels qui fabriquent des objets contemporains, utilitaires ou décoratifs avec un savoir-faire qu’ils transmettent.

Tous produisent leurs objets en petite quantités, avec des matières naturelles ou recyclées, selon des méthodes respectueuses de l’humain et de l’environnement.

 
Mercedes Aparici - tresseuse (E)

La famille Aparici est impliquée dans la production d’articles fabriqués à partir de fibres végétales depuis trois générations. Nos objets sont fabriqués avec différents matériaux (osier, alba, corde) qui nécessitent des outils et une préparation différents. Certains doivent être mouillés, d’autres non. Certains doivent être mis en forme dans un moule, d’autres sont directement fabriqués à la main.

Qu’est-ce qui vous motive dans ce métier?
Nous sommes fiers de perpétuer un métier traditionnel, même si en ces temps de mondialisation, la concurrence étrangère est rude. Toutefois, notre métier est appelé à disparaître car notre profession est sous-évaluée. Ici, en Espagne, le sacrifice de ce type de travail n’est pas récompensé. Nous ne pourrons jamais vendre au même prix que l’artisanat fabriqué dans d’autres pays où le niveau de vie est plus bas, et où les produits sont infiniment moins chers.

Impact sociétal:

« Nous travaillons en circuit court avec des matières premières non transformées, respectueuses de l’environnement. Nous n’avons dans nos ateliers aucune machine polluante qui émette des gaz ou utilise de l’électricité. Pour transmettre notre savoir-faire, nous avons mis en ligne sur YouTube des vidéos réalisées par nos soins. Nous souhaitons nous engager davantage au niveau social mais nous travaillons dur pour nous maintenir à flot, cela nous laisse peu de force pour nous engager sur d’autres fronts. » José Aparici, petit-fils de Juan

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Emilie Rouillon - vannière à Sarras (F)

Accompagnatrice en moyenne montagne et éducatrice en environnement, Emilie Rouillon a été naturellement attirée par la vannerie et l’osier.  En 2007, elle décide de se lancer dans l’artisanat et se forme à l’ENOV (École Nationale d’Osiériculture et de Vannerie). En 2009, Émilie crée avec son compagnon Rémi Chaléat, artisan d’art en rempaillage et cannage, l’Atelier Archelle dans le Nord de l’Ardèche.

Émilie a débuté avec une production de vannerie classique, s’appliquant à  parfaire le geste. Aujourd’hui, elle tresse des objets utilitaires et exprime son talent artistique avec l’osier, ce matériau naturel non transformé dont la capacité de torsion, la résistance et la multitude de couleurs permettent de donner vie aux objets et de créer avec un vaste champs de possibles.

Transmission du savoir-faire:
Une semaine par mois, Émilie se consacre à l’initiation et à la formation de stagiaires en vannerie. La transmission ouvre des espaces de discussion, d’échange, de création et de partage du savoir technique très enrichissants . Émilie noue également une relation étroite et amicale avec chacun de ses fournisseurs osiériculteurs en France. Elle sait exactement d’où vient sa matière première.

L’avenir du métier de vannier:
Emilie nous explique: « Mon métier se renouvelle. L’objet utilitaire en vannerie d’osier retrouve la place qu’il avait perdu car il est sain et personnalisé. Le travail de l’artisan est de permettre de sortir des standards, de répondre à la demande en exprimant sa personnalité dans le travail qu’il propose en vente directe. Autant dire que ce métier a complètement sa place dans le monde actuel. De plus l’osier est un matériau naturel, renouvelable  et durable qui permet de créer des pièces d’exception. Je lui promets donc un avenir positif !« .

Impact sociétal:
« Notre métier est avant tout lié  à celui de l’osiériculteur donc au travail paysan et au sol. Ensuite nous intervenons et nos clients sont en bout de chaîne avec un produit sain et durable dans les mains. Le travail du vannier, au-delà de tresser, offre une vision de la société à part entière. Il a toujours existé, on l’avait un peu oublié et il retrouve sa place aujourd’hui. Petit à petit, les vanniers offrent des possibles pour demain, pour un monde plus respectueux de soi, de l’Autre et de l’environnement. Chaque objet véhicule ces valeurs et construit l’avenir. » Emilie Rouillon, Atelier Archelle

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Luis Sanchez - fondateur d'Oleum (ES)

Luis Sanchez a fondé sa savonnerie artisanale Oleum en 1999 à Santa Eulalia dans les Asturies. Ingénieur chimiste de formation, il est également spécialisé en santé environnementale. Oleum utilise des matières premières naturelles (huile d’olive, huile de coco) en donnant la priorité aux producteurs locaux et nationaux. Oleum est membre d’associations d’artisans professionnels dont l’association Artesania de Asturias. L’atelier travaille selon le protocole européen des Bonnes Pratiques de Fabrication des produits cosmétiques et tous ses produits sont enregistrés dans le portail européen des produits cosmétiques.

Qu’est-ce qui vous motive dans ce métier?

« Ce métier d’artisan professionnel me permet d’exprimer ma créativité, de me  renouveler et d’évoluer constamment. Lors d’un voyage en Belgique, m’est venue l’idée de créer un savon à la bière. Unique en son genre dans le monde entier! »

Impact sociétal:

« J’essaye de transmettre à mes clients l’importance d’utiliser des produits simples et naturels, à faible impact environnemental. C’est pourquoi, j’organise régulièrement des ateliers de formation pour transmettre notre savoir-faire à tous ceux qui souhaitent fabriquer, concevoir et développer leurs propres savons à base d’ingrédients naturels.  » Luis Sanchez, fondateur d’Oleum.

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Kostas Kokkoris et son équipe (Gr)

Kostas façonne le bois d’olivier avec son équipe en Crète. C’est un métier dur qui exige beaucoup de patience. L’olivier est un bois exigeant et complexe. Les planches exploitables sont rares car souvent incrustées de cailloux infiltrés dans les troncs au fil des années et des intempéries.

Olivier, l’arbre de vie! Depuis des siècles, c’est la marque de fabrique de la Grèce. En règle générale, la branche d’olivier a été donnée comme premier prix aux vainqueurs des Jeux Olympiques dans l’Antiquité. En Crète, on dénombre 35 millions d’oliviers, soit environ 60 arbres par habitant. C’est une ressource essentielle pour le pays. 

Impact sociétal:
« Je travaille l’olivier avec mon équipe de 5 artisans. Ce bois est noble et très durable en tant que matériau en raison de la haute densité du bois (92%). Les objets en bois d’olivier proviennent d’endroits de l’arbre en cours d’élagage et donc l’arbre reste vivant et en bonne santé. Les produits fabriqués sont uniques car ils sont tous faits à la main. Quand vous avez un objet en bois d’olivier, c’est pour la vie!» 
 Kostas Kokkoris

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Les tisserands du Studio Donegal (Irl)

La filature de laine Studio Donegal Woollen est basée à Kilcar, Donegal, où la tradition du tissage et de la fabrication des textiles en laine existent depuis le 18ème siècle. L’industrie du textile artisanal représentait un revenu important pour les habitants des zones rurales.

Fin des années 1970, les fabriques du Connemara déplorent la disparition du savoir-faire du tissage à la main. Le Studio Donegal est né de ce constat, avec Kevin Donaghy aux commandes. Les débuts furent modestes. La filature s’est installée dans d’anciens bâtiments abandonnés.  Kevin a fait appel à un tisserand à la retrait, qui s’est remis au travail pour l’aider à développer la petite filature et former de jeunes tisserands. Depuis 1979, Kevin et son épouse sont déterminés à préserver la tradition du tissage à la main à  Kilcar.

Impact sociétal:
Kevin nous explique: “ Dans notre filature, les maîtres tisserands forment des jeunes à ce métier traditionnel. Notre objectif est de transmettre ce savoir-faire authentique aux générations futures. Tous les produits labellisés Studio Donegal sont authentiques: ils sont tissés à la main et fabriqués en Irlande. Nous continuerons à nous battre pour sauvegarder   l’artisanat traditionnel du Sud-Est de Donegal. Nous sommes passionnés par le fait-main en Irlande !”.

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Sabine Meyer - designer (D)

La designer Sabine Meyer a fondé Side by Side en 2002 avec l’idée de créer des emplois de qualité pour des personnes en situation de handicap.

Depuis près de 20 ans, Side by Side produit des objets utilitaires contemporains, conçus par des designers allemands et fabriqués par des personnes porteuses d’handicap. Le produit de la vente de ces objets rémunère ces artisans extraordinaires et l’achat des matériaux.

En septembre 2019, nous avons visité Side by Side dans son atelier de Raubling (Bavière) qui emploie 80 personnes. Chaque travailleur y est formé à un métier qui contribuera au processus de fabrication, d’assemblage ou de conditionnement des objets. Dans les ateliers, de petits groupes de maximum 12 personnes travaillent dans la joie, le calme et la concentration. Side by Side privilégie la formation par l’exemple du chef d’équipe qui permet aux travailleurs d’apprendre énormément.

Impact sociétal:
Passionnée par son travail, Sabine Meyer nous confie: « Chez Side by Side, la priorité est toujours le bien-être de la personne porteuse de handicap. Notre objectif n’est pas de produire plus. Nous voulons fournir un travail de qualité à des personnes en situation de handicap. Ce que nous arrivons à faire est exceptionnel. Notre impact sociétal est de permettre à des personnes en situation de handicap de trouver leur place dans la société. Les gens achètent nos produits parce qu’ils les aiment, les trouvent utiles et beaux et non pour des questions de charité. Pour moi, c’est cela l’inclusion ! ». 
 Sabine Meyer

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Tiago et Rita - graphic designers

Graphistes, Tiago et Rita ont fondé la marque Carapau en 2015. Cette marque de décoration 100% portugaise propose des produits de haute qualité centrés sur le design durable, la couleur et l’utilisation de matériaux traditionnels.

Les animaux, représentatifs d’une espèce menacée, sont dessinés par Tiago et Rita et fabriqués à Oporto avec des matériaux fabriqués au Portugal : burel (laine résistante utilisée pour les vêtements des bergers en montagne), lin, encres végétales… Chaque création est accompagnée d’une fiche d’identification qui renseigne le nom de l’animal, l’état de conservation de l’espèce et les matériaux utilisés.

Impact sociétal:
Rita nous explique: « Nous sommes au coeur d’une crise de la conservation des espèces animales qui touche toute la planète. Plus nous en apprenons à ce sujet, plus nous sommes inspirés par le rôle que nous pouvons jouer. Nous pensons que l’entrepreneuriat social peut aider à changer le monde. »
Pour chaque animal Carapau vendu, Tiago et Rita reversent 3% de la recette à trois ONG de protection de la vie sauvage (Afrikan Park, Oceana, World Land Trust).

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Michal Simpson et un tresseur birman

La marque MOWGS a été fondée en 2015 par Michal Simpson, passionnée d’Asie et ex-professionnelle du secteur de la mode. Lorsque Michal rencontre des tresseurs et leur famille, ils fabriquent des paniers très basiques pendant la saison des pluies en roseau et en plastique recyclé. Michal décide de les aider à préserver leur savoir-faire traditionnel et à obtenir un meilleur prix pour leur travail.

La collaboration entre Michal et les tresseurs est basées sur la confiance. Ils sont ainsi rémunérés avant le démarrage du travail, à un niveau supérieur au prix du marché. Ces recettes supplémentaires leur permettent d’améliorer leurs conditions de vie.

Michal encourage également la jeune génération à apprendre les techniques traditionnelles de tressage, en valorisant ce savoir-faire authentique qui leur inspire désormais de la fierté.

Impact sociétal:
MOWGS est certifiée par BAFTS (British Association Fair Trade). Michal nous explique: « Actuellement, je travaille avec 4 villages reculés dans le Myanmar et la vente des paniers nous permet de soutenir la scolarité de 180 enfants et de rémunérer au juste prix le travail des tresseurs. Cette histoire est aussi importante que les paniers car elle prouve l’importance de la préservation du savoir-faire dans les pays d’origine des produits, de l’éducation et du soutien aux communautés locales. » Michal Simpson

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Maria dans sa boutique de Chania

Maria Giannopoulou a lancé sa marque à Hania en Crète en 2001. Architecte de formation et artiste multidisciplinaire, Maria s’est formée à la sérigraphie, technique particulière d’impression sur textiles. Elle est également modiste.

Passionnée par la beauté des formes de la nature, Maria crée ses motifs en observant le monde végétal. Ses créations sont imprimées main sur des textiles 100% coton et lin grecs. Ce processus compte de nombreuses étapes qui exigent beaucoup de minutie et un savoir-faire authentique.

Maria fabrique tous ses coloris à partir de peintures textiles à base d’eau, sans additifs chimiques dans le respect des normes et certifications écologiques les plus restrictives. Ses couleurs sont denses et profondes.

Impact sociétal:

Au sujet de son métier, Maria nous confie: « En Grèce, on se débrouille pour survivre. Ma sensibilité artistique est résolument contemporaine mais les touristes, nombreux à Hania, aiment les motifs classiques qui évoquent la Grèce… la mythologie, la mer… Je dois donc m’adapter à cette demande. Mes sérigraphies combinent des créations classiques et des créations contemporaines.

Les gens achètent mes produits parce qu’ils les aiment, les trouvent utiles et beaux. Ils ne comprennent pas toujours la  masse de travail que cela représente. C’est pour cela qu’il est important pour moi que le Comptoir des Talents soit sensible à mon artisanat et le présente au public belge. » 
 Maria Giannopoulou

Petit détail : Le jour Maria vend ses articles, la nuit elle les crée… Pas simple de vivre de son métier d’artisan…

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